Les associés d'une entreprise à Madère sont soumis aux mêmes normes et principes applicables à une quelconque autre entreprise portugaise. Il existe, toutefois, des différences dans le traitement fiscal des associés non-résidents au Portugal d'entreprises autorisées à opérer dans le cadre du Centre international des affaires de Madère, étant donné que ces derniers peuvent bénéficier d'une exonération de prélèvement à la source dans la répartition des bénéfices / dividendes, dans les conditions décrites ci-après.
Les associés ou actionnaires d’entreprises de Madère (entités et personnes morales / physiques), à condition qu’ils ne résident pas au Portugal ou dans des paradis fiscaux, sont exonérés d’impôt sur les bénéfices mis à leur disposition, y compris l’amortissement de parts sociales sans réduction de capital, pour autant qu’ils découlent de revenus bénéficiant du taux d’imposition réduit ou, lorsque ce n'est pas le cas, qu'ils découlent de revenus obtenus en dehors du territoire portugais (à l'exception des paradis fiscaux).
Lorsque les associés ou actionnaires résident au Portugal (uniquement dans le cas d'entités et non de personnes physiques), la répartition des bénéfices / réserves effectuée par la société de Madère est également exonérée d'impôt (prélèvement à la source), à condition que ces derniers détiennent, directement ou indirectement et de manière ininterrompue, au cours des 12 mois qui précèdent la date de sa mise à disposition, une participation non inférieure à 10 % du capital social ou des droits de vote de cette entreprise.
Les associés ou actionnaires d’entreprises autorisées à opérer dans le cadre du CINM jusqu'au 31 décembre 2014 (uniquement des entités et non pas des personnes morales / physiques), ayant choisi de bénéficier du nouveau régime, sont exonérés d'impôt sur la répartition des bénéfices / réserves, dès lors que les conditions suivantes sont remplies :
* Les États-membres de l'Espace économique européen sont les 27 États-membres de l'Union européenne, ainsi que l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège.
En cas de manquement aux obligations temporelles susmentionnées, l'entité bénéficiaire peut demander la restitution de l'impôt objet d'un prélèvement à la source, jusqu'à deux ans après l'accomplissement effectif de cette obligation.
Lorsque les conditions susmentionnées ne sont pas réunies, les dividendes versés aux associés sont généralement taxés au taux de 28% de prélèvement à la source, ou au taux de 35%, si le paiement des dividendes est effectué en faveur d'associés résidents dans des paradis fiscaux ;
Avant la date de mise à disposition des revenus en faveur de l'associé, il est nécessaire de prouver que les conditions visant l'exonération ou la réduction sont remplies, à travers une déclaration confirmée et authentifiée par les autorités fiscales compétentes de l'état de résidence du bénéficiaire.
Dans le cas des activités de transports maritimes ou industrielles, l'exonération d'impôt sur les bénéfices / réserves distribués s'applique également si les associés ou actionnaires résident au Portugal et si les bénéfices découlent de revenus obtenus sur le territoire portugais.
Dans la relation entre des entreprises de Madère et des entreprises suisses et en cas de manquement aux obligations susmentionnées, notamment en ce qui concerne le taux d'imposition auquel l'entreprise suisse est soumise, l'exonération de prélèvement à la source dans la répartition des bénéfices est également applicable, en vertu de l'Accord entre l'UE et la Confédération suisse, à condition que l'entreprise bénéficiaire des profits détienne une participation minimale directe de 25% dans le capital de l'entreprise qui distribue les bénéfices depuis au moins deux ans, que les deux entités soient soumises à l'impôt sur le revenu sans bénéficier d'une quelconque exonération et qu'elles adoptent toutes deux la forme de société à responsabilité limitée. Lorsque ces conditions ne sont pas satisfaites et en vertu du Traité sur la double imposition conclu avec la Suisse, le taux de prélèvement à la source maximum s'élèvera à 5%.
Sauf clause contractuelle ou délibération contraire prise par une majorité de trois quarts des voix correspondant au capital social en assemblée générale convoquée à cette fin, la moitié des bénéfices distribuables de l'exercice doit être distribuée aux associés.
La créance de l'associé sur sa part des bénéfices se termine 30 jours après la délibération portant sur l'attribution des bénéfices, sauf si l'associé consent à son report. Les associés peuvent, néanmoins, décider, sur la base d'une situation exceptionnelle de l'entreprise, l'extension de ce délai jusqu'à 60 jours.
Toutefois, il existe une réserve légale minimum qui ne peut pas être distribuée aux associés. Un pourcentage non inférieur au vingtième des bénéfices de la société se destine à la constitution de la réserve légale et, le cas échéant, à sa réintégration, jusqu'à ce qu'elle représente un cinquième du capital social. Un pourcentage et un montant minimum plus élevés destinés à la réserve légale peuvent être fixés dans le contrat de société. Dans tous les cas, la réserve légale ne pourra pas être inférieure à 2 500 euros.
La réserve légale peut uniquement être utilisée :
Outre la réserve légale susmentionnée, il existe d'autres limitations à la répartition des dividendes entre les associés :
Le contrat de société peut autoriser le versement d'avances sur les bénéfices en faveur des associés au cours de l'exercice, à condition que les règles suivantes soient respectées :
Les associés doivent restituer à l'entreprise les biens reçus de celle-ci suite à une violation des dispositions de la loi. Toutefois, ceux qui ont reçu, à titre de bénéfices ou de réserves, des sommes dont la distribution n'était pas autorisée par la loi, ne sont soumis à leur restitution que s'ils étaient au courant de l'irrégularité de la distribution ou s'ils ne pouvaient l'ignorer, compte tenu des circonstances. Les créanciers sociaux peuvent proposer une action visant la restitution des sommes mentionnées en faveur de l'entreprise.